ENCG Tanger se met dans un climat tendu, les étudiants de cette école se sont exprimés vis-à-vis des résultats non satisfaisants qu’ils ont eu, après l’affichage des résultats du premier semestre de cette année, la plupart ont remis en question les notes jugées « catastrophiques » , au point que le nombre de ceux qui passent des rattrapages est plus nombreux que celui de ceux ayant validé leurs modules.

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Certains l’appellent le printemps ENCGiste : Tanger, Marrakech, et Settat aussi. Les revendications touchent tous les niveaux de fonctionnement des établissements, mais à ENCG Tanger c’était différent, un sit-in a eu lieu lundi matin dont un nombre considérable d’étudiants était présent. C’est une première au niveau du réseau ENCG que les étudiants se mettent à se manifester contre l’administration et notamment e corps professoral, bien que ces deux parties soient indépendantes, les élèves trouvent que les deux sont derrière les maux des étudiants.

La liste des revendications des étudiants de l’ENCG Tanger bien qu’elle soit détaillée, elle est très réaliste et l’administration devrait penser à y répondre, sinon la réputation de l’école et de ses corps professoral serait profondément touchée.

D’après le communiqué reçu par 9rayti.Com , les revendications des étudiants de l’ENCG Tanger sont classés en 5 axes principaux, on cite :

1) Revendications relatives aux cours

Les étudiants de ENCG Tanger remettent en cause la fiabilité du contenu des cours, la façon dont il est présenté, ainsi que le profil des professeurs qui enseignent ces matières.

2) Revendications concernant l’absence/présence :

L’absence étant sévèrement sanctionnée, la présence et l’assiduité des étudiants ne sont quand même pas pris en considération, et c’est une injustice envers les étudiants : tant qu’on est dans une logique de contrôle, il faut le traduire non seulement en des sanctions mais aussi en récompenses pour les assidus. L’absence et retards des professeurs sont aussi flagrants, lesquels devraient être régulés (un retard de 15 minutes veut dire que le cours sera reporté et le professeur s’engage à assurer une séance de rattrapage).

3) Revendications relatives aux examens :

Les examens ne faisant pas exception, les étudiants de ENCG Tanger revendiquent que les examens soient programmés d’avance, ainsi que la correction et l’affichage des notes soient organisés.

La transparence faisant partie aussi des revendications, en effet, les étudiants désirent que leurs copies soient accessibles après la correction, et de même toutes les notes éliminatoires doivent être justifiées par le professeur dans un PV. Les étudiants demandent aussi que l’affichage des notes soit de façon décente, notamment via internet non plus sur le tableau d’affichage puisque ça engendre un énorme encombrement.

4) Revendications relatives à la relation avec le corps professoral

Les étudiants soulignent aussi qu’il y’a un rapport de force qui joue en faveur des professeurs, détenteurs du « sort » des étudiants, quelques professeurs –selon le communiqué- manquent de respect aux étudiants, et surtout les menacent de rattrapages, chose qui s’avère grave surtout si ça se passe en contradiction avec la loi.

L’achat des ouvrages est aussi un problème qui s’est posé, surtout que des professeurs font du commerce en utilisant le chantage indirect : chaque étudiant ayant acheté un ouvrage doit noter son nom sur une liste, on dirait que ceux qui n’ont pas acheté sont concernés par une sorte de punition !

5)  Revendications relatives à la relation avec l’administration

Les étudiants demandent surtout à ce qu’ils soient représentés auprès de l’administration par l’association des étudiants, ainsi que l’administration ne devrait pas rester passive quant à l’aide des étudiants pour la recherche des stages, avec l’obligation de donner à l’étudiant la liberté de choisir sa filière.

Peut-être que ENCG Tanger n’est pas le seul établissement marocain qui est en souffrance, mais ce sit-in courageux mené par les étudiants de l’ENCG Tanger (et par ceux de Marrakech auparavant) ne prouve qu’une réalité triste : même les écoles supérieures au Maroc n’ont pas échappé aux dysfonctionnements. Qui est le responsable ? C’est à monsieur le ministre de mener son enquête, et de savoir qu’en est-il des budgets énormes alloués à ces écoles là et qui finissent par se retrouver dans l’incapacité à répondre aux besoins les plus primaires des étudiants.

Si l’on veut construire le Maroc, commençons d’abord par régler les conflits, et surtout bâtir une école capable de former et d’encadrer les étudiants, non pas de compromettre leur capacité à évoluer.

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