Depuis l’indépendance du Maroc en 1956, le débat sur la relation de la monarchie avec les différentes forces politiques fait couler beaucoup d’encre et anime de nombreux débats aussi bien au Maroc qu’à l’étranger.

Le régime politique marocain repose sur un système parlementaire et pluraliste avec plus d’une trentaine de partis politiques, mais avec, en parallèle, une réalité du pouvoir exercé essentiellement par le roi.

En effet, exécutive par nature et par exercice, la monarchie marocaine offre une grande marge de manœuvre au roi et à ses actions et décision. Au Maroc, le roi règne et gouverne. Pour de nombreux observateurs et analystes politiques, le gouvernement ainsi que le parlement avec ses deux chambres, représentent un appui au pouvoir du roi et non de véritables institutions actives dans le partage des pouvoirs et la gestion de la chose publique. L’essentiel des pouvoirs reste ainsi concentré entre les mains du monarque.

Quand bien même la Constitution de 2011 a permis d’élargir le spectre des pouvoirs des différentes institutions de gouvernance, et en particulier celle du chef de gouvernement, dans la pratique, l’essentiel des pouvoirs politiques reste concentré entre les mains du monarque, ce qui ne manque pas d’attiser les critiques des observateurs nationaux et internationaux, mais aussi de nombreux acteurs de la société civile marocaine.

Toutefois, il existe également d’autres observateurs qui considèrent, au contraire, que la Constitution de 2011 offre de larges marges de manœuvre aux différents acteurs politiques, et réduit les prérogatives du roi. Pour cette deuxième catégorie d’observateurs, le déséquilibre actuel des forces entre le roi et les partis politiques provient essentiellement du manque d’audace (et parfois de compétence) de ceux-ci. Pour ces observateurs, la monarchie marocaine fait preuve de bonne volonté dans le partage des pouvoirs et la construction démocratique, au moment où les différentes forces politiques en jeu ne sont pas toujours à la hauteur de la construction du processus démocratique. Le déséquilibre des forces et le partage inéquitable des pouvoirs proviendrait donc davantage des partis et des acteurs politiques que de l’institution monarchique elle-même.

Dès lors, se posent de nombreuses questions :

  • Le déséquilibre des forces provient-il essentiellement de la monarchie ou plutôt des partis et acteurs politiques ?
  • S’agit-il essentiellement d’un manque de revendications des partis et des acteurs politiques, ou essentiellement d’une mainmise du palais sur la pratique politique au Maroc ?
  • Quel est l’impact de cette situation sur le processus de construction démocratique marocain ?
  • Le rapport de forces au Maroc entre la monarchie et les partis politiques trouvera-t-il un jour son équilibre ?
  • Peut-on imaginer un « modèle marocain » de construction démocratique, même avec une monarchie active et très présente ?
  • Etc.

Pour répondre à ces questions, et à d’autres encore, HEM Casablanca organise une conférence-débat consacrée à cette thématique : « Monarchie et partis politiques : les (en)jeux de pouvoirs ».

Interviendront à cette conférence-débat :

  • M. Khalid Baddou, Membre du Conseil National du Rassemblement National des Indépendants (RNI)
  • M. Abdelali Hami-Eddine, Parlementaire, membre du Secrétariat Général du Parti de la Justice et du Développement (PJD) et Président du Forum Al Karama
  • M. M’hamed Loqmani, Membre du bureau politique du Parti Authenticité et Modernité (PAM)
  • M. Omar Saghi, Politologue et écrivain
  •  M. Mohamed Sassi, Professeur  Universitaire et ancien Secrétaire Général du Parti Socialiste Unifié (PSU).

La modération sera assurée par M. Hicham Rouzzak, journaliste et chroniqueur à Al Ayam.

HEM Monarchie et partis politiques