De tous temps, les modes vestimentaires ont été porteuses d’idées. Les grandes modes populaires étaient le corollaire d’un mouvement culturel complet. Souvenez-vous de la mode hippie, de la mode punk, des beatniks, des mods britanniques, des skinheads etc. Ces modes n’étaient pas que des modes, elles étaient l’expression esthétique (en l’occurrence vestimentaire) d’un mouvement culturel, les stigmates plaisants et visibles (voire ostensibles) d’une pensée bouillonnante. Tous ces mouvements étaient en effet des mouvements culturels complets, ayant un aspect artistique, philosophique et politique. Ils s’emparaient de tous les supports, des arts graphiques à la musique, du vêtement au mode de vie, de la revendication sociale et politique à la métaphysique. Aujourd’hui il semble que tout ceci ait disparu. Exercez vous à tenter de dégager un grand mouvement culturel contemporain. Pour ma part, je n’y parviens pas. Demandons donc aux gens que l’on rencontre en flânant dans les boulevards de nos villes, sur les bancs de l’amphi d’une université ou dans un lycée, quelle est la mode dominante actuellement. C’est la mode fashion vous répondra-t-on. Oui, la mode actuelle est certainement La Mode avec un grand M. La mode pour la mode, la mode par conformisme. Et j’ai certains griefs à formuler à l’encontre de cette idée.