Plus de 20.000 nouveaux étudiants et 54.000 inscrits au total cette année à l’Université Ibn Zohr. Comment absorber autant d’étudiants? Quels projets pour renforcer le volet pédagogique? Autant de questions auxquelles s’est prêté, dans un entretien avec L’Economiste, Omar Halli, président de l’établissement depuis fin avril 2011. Il revient sur les détails de cette nouvelle année universitaire 2011/2012. 

L’Economiste: Vous êtes en poste depuis fin avril à la tête de l’Université Ibn Zohr. Quel bilan dressez-vous du plan d’urgence à l’échelle locale? 
- Omar Halli: Le lancement d’une feuille de route à l’échelle locale, prenant en considération les problèmes d’engorgement, nous a permis d’entreprendre des démarches pour renforcer la capacité d’accueil.
La création de nouveaux établissements tels que les facultés polydisciplinaires de Ouarzazate et de Taroudant représente un début de solution. Une nouvelle école supérieure de technologie récemment mise en place à Guelmim s’ajoute à cette dynamique. Et des investissements ont également été réalisés dans la formation continue bien qu’il reste encore beaucoup à faire pour résorber le déficit.
Autre problème, le taux d’encadrement qui reste encore très faible. A titre indicatif, à la faculté des sciences juridiques, ce taux n’est que d’un enseignant pour 250 étudiants. Tous ces étudiants qui affluent en masse rencontrent un autre obstacle, celui de la carence de lits. L’université ne dispose que de 2.400 lits pour plus de 42.000 étudiants.

- Comment comptez-vous résorber tous ces déficits? 
- L’hébergement des étudiants va être renforcé. L’extension de l’annexe de la cité universitaire d’Agadir offrira, dès fin novembre prochain, 600 lits sans oublier que la Fondation Miloud Chaabi va mettre à notre disposition 800 autres lits. Et dès la rentrée prochaine 2012/ 2013, une nouvelle cité universitaire de 1.500 lits sera opérationnelle, ainsi qu’un restaurant universitaire. Des réalisations auxquelles s’ajouteront 300 nouveaux lits financés par la région.

- Quels projets comptez-vous mettre en place pour renforcer le volet pédagogique?
- Nous avons lancé la construction d’une école de technologie à Laâyoune qui devrait être opérationnelle pour la prochaine rentrée 2012/13. En projet également, l’extension de la faculté des lettres et sciences humaines et celle de la faculté des sciences, sans oublier le renforcement de la capacité d’accueil de la faculté des sciences juridiques. Le tout devrait être opérationnel lors de la rentrée 2012. En attendant, nous avons renforcé la capacité d’accueil de la faculté polydisciplinaire de Taroudant qui passe de 600 étudiants, à son ouverture l’an dernier, à 1.800 étudiants cette année. Pour ce qui est de l’encadrement pédagogique, nous allons recruter 42 enseignants sans compter que nous disposons cette année d’une enveloppe de 7 millions de DH pour les vacations.

- Bien que plusieurs établissements aient vu le jour ces dernières années, l’université reste engorgée…
- Normal, elle draine les étudiants de quatre régions du sud. Ainsi, pour cette rentrée, sur les 27.000 bacheliers de la région 20.000 vont intégrer l’Université Ibn Zohr. Notre pôle universitaire va ainsi atteindre cette année 54.000 étudiants, toutes filières confondues. L’an dernier, ils étaient 48.000. Comparativement à ce que compte la majorité des autres universités, c’est énorme.
La création d’un nouveau pôle universitaire dans le sud du Royaume s’avère de plus en plus nécessaire. Ceci, surtout que le rendement interne des facultés et des écoles de l’université ne dépasse pas au total 4.000 diplômés chaque année. Il est important donc de revoir également la stratégie d’encadrement de proximité au sein de l’université pour l’amélioration des résultats. Pour l’heure, nous envisageons de désengorger l’établissement à travers la réunion des modules transversaux au sein d’une annexe.

Source L’économiste.