Le Maroc a connu, le 4 Septembre 2015, ses premières élections communales après la promulgation de la Constitution de 2011, instituant la régionalisation avancée. Ces élections ont ainsi concerné aussi bien les instances locales et municipales, que celles, plus larges, régionales.

Avec un taux de participation de plus de 53% et un déroulement jugé par la majorité des observateurs et des acteurs politiques comme étant transparent, ces élections donnent toutefois lieu à de nombreuses lectures, parfois contradictoires.

D’un côté, les trois premiers partis (PJD, PAM et Istiqlal) ont récolté plus de 50% des voix. Dans un contexte caractérisé par la présence sur la scène politique de plus de trente partis politiques, ce résultat pourrait donner lieu à une première lecture positive : Va-t-on vers une polarisation politique au Maroc et la création de grands pôles politiques dominants ? Quid alors des autres partis ? Par ailleurs, les différentes tractations menées par les partis politiques et ayant amené à l’élection -par de grands électeurs- de maires et de présidents de régions ont été largement commentées par les électeurs, par la presse, mais aussi par les observateurs et analystes.

Quelles négociations ont mené un PAM, second aux élections régionales, à la tête de 5 régions, contre 2 seulement pour le PJD qui était premier gagnant des élections régionales ? Comment les alliances se font-elles et sur quelle base ? Subissent-elles les calculs et les intérêts de l’opposition et de la majorité ou sont-elles animées par des considérations et des motivations autres ? Aussi, et toujours en relation avec les alliances menant au choix de Maires et de Présidents de Régions, une autre question mérite d’être posée : le système des grands électeurs ne travestit-il pas la volonté des électeurs ? Ne faudrait-il pas penser à un amendement de la loi électorale pour permettre aux citoyens de voter directement pour leurs futurs Présidents de communes, leurs Maires et leurs Présidents de régions ?

On ne peut non plus ignorer les changements de positions, parfois radicaux, de certains partis politiques, dans le traitement de leurs alliances et de leurs rapports avec les autres acteurs de la vie politique (PJD vs PAM / Istiqlal vs PJD / RNI, membre de la majorité gouvernementale, qui dans quelques circonscriptions et régions, soutient le PAM, membre de l’opposition; etc.). Comment lire ces changements ? Sont-ils « normaux » et « acceptables » dans toutes les vies politiques à travers le monde ?

Sinon, comment, dès lors, convaincre les électeurs du sérieux du jeu politique ? Autre question qui mérite d’être posée : Assiste-t-on à l’effondrement de ce qu’on appelle « les partis nationaux » et à l’émergence d’une nouvelle classe politique ? Les partis dits historiques pourraient-ils être menacés de morts sous réserve de renouvellement de générations, de discours et de pratiques ? Pour répondre à toutes ces questions et à d’autres encore, HEM Casablanca organise une conférence-débat dont la thématique est : « Elections communales et régionales : Le début d’une nouvelle ère politique au Maroc ? »   Interviendront à cette conférence-débat:

  • Moncef Belkhayat, Vice-Président de la Région Casablanca -Settat et Membre du Bureau Politique du RNI
  • Nezha El Ouafi, Membre du Secrétariat Général du PJD, Parlementaire et Vice-Présidente de la Préfecture de Salé Mrissa
  • Karim Ghellab, Membre du Comité Exécutif du Parti de l’Istiqlal et Parlementaire
  • Khadija Rouissi, Parlementaire et membre du Bureau Politique du PAM
  • Mohamed Sassi, Membre du Bureau Politique du Parti Socialiste Unifié (PSU) et Professeur Universitaire

La modération sera assurée par Younes Dafkir, Rédacteur en Chef du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.   Pour plus d’infos : http://hem.ac.ma/fr/conferences-grand-public/elections-communales-regionales-debut-dune-nouvelle-ere-politique-au-maroc

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