Depuis une douzaine d’années, l’immigration est devenue un thème central du débat politique, à l’échelon national et local en France, mais aussi chez nos voisins européens comme l’Allemagne, l’Autriche ou l’Italie. Confiné auparavant, dans les années 70, à des débats de spécialistes ou de militants, le thème a envahi la scène politique au cours des années 80 en changeant quelque peu de nature: l’approche économiciste (coûts/avantages) ou ouvriériste (place des immigrés dans le mouvement ouvrier) a cédé la place à l’approche politique, voire politicienne (maîtrise des flux, réfugiés, citoyenneté-nationalité, identité nationale) et culturelle (intégration, islam, communautarisme, multiculturalisme ou assimilation). La décennie 90 semble, d’ores et déjà, marquée par de nouveaux enjeux, à dominante plus géopolitique (l’Europe et l’Islam, demandeurs d’asile dans le monde, allégeances et ingérences, citoyenneté en Europe) ou au contraire plus locale et domestique (familles, banlieues, exclusion).