La Constitution marocaine reconnaît l’égalité entre les sexes. Toutefois, la réalité empirique nous montre que la femme marocaine souffre de nombreuses injustices et inégalités, et ce dans différents domaines : accès au marché du travail, niveaux de salaires, participation économique (où le Maroc enregistre actuellement l’un des taux des plus faibles de la région), participation politique,  violences diverses, rapport à l’espace public, etc.

A titre d’exemple, depuis quelques années, le phénomène du harcèlement sexuel est en train de s’aggraver, en dépit d’une tendance discursive qui vise à le minorer et le marginaliser. Dans la réalité, la femme marocaine a beaucoup de mal à s’approprier l’espace public. L’affaire des deux jeunes filles d’Inezgane poursuivies alors qu’elles étaient victimes de harcèlement et de violence avait suscité un grand débat. Mais il est certain que cette affaire ne représente pas un cas unique. La femme marocaine fait face à de nombreuses violences dans l’espace public.

Par ailleurs, depuis quelques années, un débat anime la question de l’égalité dans l’héritage. Selon le HCP, près de 20% des ménages marocains sont pris en charge uniquement par une femme ; sans compter les familles prises en charge par les deux conjoints (et où la femme participe donc activement aux finances du ménage). Cela pose de manière accrue la question de la répartition inégalitaire de l’héritage et incite de nombreux acteurs à demander la relecture et l’adaptation des lois le régissant et ce, afin d’apporter davantage d’équité aux femmes et afin de s’adapter aux évolutions sociales et économiques du pays.

Autre question à laquelle le Maroc actuel fait face : le débat sur l‘avortement. En milieu médical seulement, la société civile parle d’environ 500 à 600 cas d’avortement clandestin par jour. L’interdiction juridique participe à l’aggravation du phénomène.

Dès lors, de nombreuses questions méritent d’être posées :

  • Quelle est la place réelle de la femme aujourd’hui au Maroc, en politique, en économie et dans l’espace public ?
  • Quel rapport entretient-elle avec l’espace public ?
  • Comment faire face à l’épineuse question du harcèlement sexuel et de sa banalisation ?
  • Qu’en est-il de la loi contre toutes les violences faites aux femmes, proposée par le gouvernement et qui tarde à voir le jour ?
  • La légalisation de l’avortement augmentera-elle les avortements ou, au contraire, permettra-t-elle de réduire le phénomène ?
  • Le projet de loi actuel permet-il de répondre aux problématiques sociales liées à l’avortement ?
  • La répartition de l’héritage fait face au texte religieux. Comment adapter la lecture et l’interprétation du texte coranique en faveur de la protection des droits des femmes ?
  • Le projet de loi pour la parité, présenté par le gouvernement, répond-il aux aspirations de la société civile en matière de protection des droits des femmes ?
  • Le gouvernement actuel contribue-t-il à l’amélioration de la situation de la femme ou, au contraire, accentue t-il les injustices faites aux femmes ?
  • Etc.

Pour répondre à toutes ces questions et à d’autres encore, HEM Casablanca organise une conférence-débat dont la thématique est : « Avortement, héritage, harcèlement sexuel… La Femme Marocaine au cœur de la polémique »

Pour plus d’infos sur les intervenants : http://ow.ly/XAZSr